jeudi 14 février 2008

Monkeys in an endless digital forest of mediocrity



Je participe bientôt à Net Focus 2008 à Lyon en tant qu'intervenant sur le thème particulier des entreprises face au web 2.0, en particulier sur les problématiques décideurs en terme de sécurité et, forcément, aux défis que représentent le prochain saut vers, par exemple, le
cloud computing et le web 3.0.
Je reviendrai sur tous ces sujets en temps utile mais, depuis quelques heures, les réflexions d'Andrew Keen m'interpellent suffisamment pour en faire l'objet de ce billet.

Ce pamphlet réapparaît bien à propos puisqu'il n'était déjà pas passé inaperçu lors de sa parution en juin 2007. Sous le titre mystérieux du "Culte de l'amateur", l'auteur y explique pourquoi Internet est entrain de tuer notre culture et de partir à l'assaut de l'économie ("The Cult of the Amateur: How Today's Internet is Killing our Culture").

Ancien de la Silicon Valley et de la première génération d'entrepreneurs sur le web, l'auteur constate un appauvrissement du niveau général des connaissances, le pouvoir pris par les blogs et les sites à succès (de MySpace en passant par Wikipedia).

Sans en rajouter au débat et aux nombreux échanges qu'il y a eu sur le sujet, j'ai ma petite idée sur l'intérêt de ce qu'a posé Andrew Keen. Seul l'angle d'attaque est discutable mais il me semble que l'internet s'est totalement éloigné, peut-être définitivement, du fondamental : trop de bruit, plus d'éthique, un appauvrissement des usages (Miroir, mon beau miroir !), une belle idée devenue une machine à cracher les billets.

Là où je reste optimiste c'est que l'on peut presque comparer la toile à un organisme vivant et que comme tel, il s'autorégulera à terme. Ou mourra !

2 commentaires:

Jérémy RENARD a dit…

L'Internet ... Et tant de problématiques dans ce mot. Et pourtant, nous nous en rendons de plus en plus dépendant ! L'évolution de l'Internet n'est plus croissante, elle est débordante ! Alors qu'il y a relativement peu de temps, le WEB 2.0 annonçait sa révolution, nous voyons à travers ton post que le WEB 3.0 est prêt à nous déborder ! Après la vision technique puis organisationnelle des risques, ce post nous montre un angle nouveau, le risque du SI mondial sur l'humain. Bref, un combat de taille !

Anonyme a dit…

Je n’ai malheureusement pas lu le livre de ce monsieur, uniquement 20 pages disponibles sur Internet. J’ai néanmoins l’impression qu’il s’agit plus d’une réaction épidermique à une perte de près carré qu’une réelle vision de l’appauvrissement de la culture : et quelle culture d’abord ?

Personnellement je pense qu’Internet contribue justement à sauvegarder et à faire découvrir des pans entiers de cultures qui disparaitraient autrement (http://www.angelfire.com/art/apsarakhmer/khmer_court_dance.htm). Une culture qui ne survit que dans des livres ou dans un cercle d’initié est une culture morte. Internet a démocratisé l’accès à l’information de façon spectaculaire. A part ces fameux « experts » qui avait accès aux documents les plus rares ? Aux archives (comme http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/) ? Pas grand monde. Certes, il y a du bon et du mauvais dans Internet et surtout dans Wikipedia mais on ne peut nier qu’Internet a considérablement facilité non seulement l’accès à l’information mais son recoupement et sa comparaison entre différentes sources. Wikipedia et autres ne sont que des outils et doivent-êtres jugés comme tels. Si l’Homme n’est pas capable de s’en servir correctement (comparer les sources), on ne peut pas blâmer les premiers…

Ensuite il faut se méfier du terme « amateur ». Ce n’est pas parce que quelqu’un écrit un blog sur un sujet qu’il n’est pas forcément un professionnel dans ce domaine. Ce n’est pas parce que quelqu’un n’écume pas les conférences qu’il ne sait pas de quoi il parle.

Une petite remarque ensuite car j’ai l’impression qu’il confond beaucoup de choses lorsqu’il écrit « the biggest casualities of the web 2.0 revolution are real businesses with real products, real employees and real shareholders […] » car in fine, placer côte à côte « real employees » avec « real shareholders » semble un peu hasardeux lorsqu’on veut toucher l’âme sensible des gens avec une allusion à peine voilée aux licenciements…

Même si je suis d’accord avec lui lorsqu'il s'agit de constater certains problèmes liés à l’accès « populaire » à l’information, mon avis est que si pour cinq pas en avant nous n’en faisons qu’un en arrière, alors tout ceci vaut le coup.