mercredi 27 octobre 2010

Barack ? We've got a (big) problem !

Pardon par avance pour ce trait d'humour et cinéphile (Apollo 13) mais comment ne pas traiter différemment un incident qui, même s'il pourrait prêter à sourire, est tout simplement grave ?!
C'est le magazine culturel américain The Atlantic, à travers son site internet, qui a déterré le lièvre : samedi dernier (23 octobre), les officiers missile de quart dans leur bunker n'avaient plus aucun contrôle sur 50 missiles de type Minuteman III (donc un escadron soit 1/3 des vecteurs de l'Air Force Base Warren, Wyoming) ou, ramené à l'ensemble des missiles continentaux américains, 1/9ème de la force de frappe nucléaire ! L'affaire a depuis été reprise par les média dont une bonne synthèse se trouve sur ce blog.

 Là où l'histoire devient moins rigolote mais m'intéresse davantage, c'est que l'incident semble identifié mais sans que l'origine n'en soit connu : le "LF status" (Launch Facility Status = état des installations de lancement) est passé à "down", signifiant l'impossibilité d'être assuré de l'état de réponse (au lancement) des missiles. Ce type de code d'erreur peut même signifier une impossibilité de lancement (plus de détails ici) même si les procédures de secours permettent un tir des missiles depuis un tout autre endroit (E4-B NAOC).

L'erreur serait donc localisée sur l'un des LCC (Lauch Control Center computer - Terminal de lancement) qui s'est mis à ne plus "pinger" correctement les missiles sous sa coupe (10 missiles par LCC). Les officiers de tir ont décidé d'éteindre puis de rallumer les 5 consoles et seule la console posant problème est demeurée hors-ligne. Ce qui signifie que 50 missiles ont été "hors de contrôle" durant plusieurs minutes ! Dans ce cadre, on ne peut  dire ce qu'a dit un porte-parole de l'administration : "les choses ont fonctionné comme prévu" !

Non, les choses n'ont pas fonctionné comme prévu, d'autant moins que le problème n'a toujours pas été identifié. S'agit-il d'un problème hardware lié au vieillissement des installations, d'une erreur humaine ou, cas plus grave, d'un acte malveillant ? Affaire à suivre...

Edit : rendons à César qui, dans ce cas précis s'appelle John Noonan, ce qui lui appartient car c'est par un tweet que l'information est sortie. Notons que le monsieur est un ancien officier missiles. Ceci expliquant cela alors que, normalement, ce genre d'information aurait dû être couverte par une classification de défense.

2 commentaires:

Sid a dit…

Si l'origine du problème n'est pas connue, il ne devrait pas se passer beaucoup de temps avant que quelqu'un nous explique qu'il s'agit d'une cyber-attaque. Et de lancer des hypothèses sur la provenance de la dite attaque...

Si vis pacem a dit…

Entièrement d'accord même si, pour le moment, nul ne s'est avancé sur ce terrain glissant. J'espère simplement qu'il est clair que je ne suggère aucunement qu'il s'agirait d'une cyber-attaque ? L'une des hypothèses en conclusion retient (forcément) l'acte malveillant sans que celui-ci soit d'essence cyber...quelque chose ! :)