lundi 3 février 2014

Le Japon lance son premier "jour de la cybersécurité" et renforce sa coopération avec l'Inde et les USA

C'est précisément aujourd'hui que le Japon fête sa première journée nationale consacrée à la cybersécurité (1). Décidée déjà depuis plusieurs mois par le gouvernement de Shinzo Abe, sa date en a été arbitrairement fixée au premier jour chômé de chaque mois de février. S'adressant principalement à la population, des messages et des films de sensibilisation transmis par les media et des sites internet viendront compléter les conférences organisées à travers l'archipel. Cette journée tombe à pic pour venir illustrer deux actions complémentaires.


La première vient confirmer la mise en œuvre du plan cybersécurité japonais 2015/2020 décidé l'année dernière (2). Évidemment, si cette journée nationale consacrée à la cybersécurité a essentiellement un rôle de communication il y a, en filigrane, un message politique à l'égard des adversaires potentiels du Japon. La seconde action, elle, est une confirmation (3) : celle d'un rapprochement (4) global dans le domaine "défense et sécurité" avec l'Inde et, plus particulièrement, dans le domaine cybernétique. La visite, il y a quelques jours, du Premier ministre Japonais à l'invitation du Premier ministre indien et durant les célébrations de la République d'Inde constitue aussi un message politique fort.

Notons, entre autres, des accords financiers et monétaires, le renforcement de la coopération bilatérale en matière de défense, le soutien technologique croissant japonais, les projets industriels, la coopération énergétique, le nucléaire civil, etc. Une longue liste de sujets qui permet de penser que la relation bilatérale est chaleureuse et fructueuse. Les deux Premiers ministres ont d'ailleurs souligné leur satisfaction de la relation entre les CSIRT nationaux (CERT-In et JPCERT), en soulignant "la réponse collaborative et proactive contre les cyber-attaques au niveau international". 

Une collaboration non dénuée d'intérêts stratégiques communs vis à vis de Pékin. Et où, un peu plus qu'en filigrane, apparait un autre acteur de la zone Asie-Pacifique, les États-Unis. Qui devraient très prochainement accueillir et former à la cyberdéfense, sur leur territoire, des militaires japonais (5). Ainsi, si le cyber ne révolutionne pas les alliances traditionnelles, il pourrait à l'avenir en modifier les rapports de force. Et venir confirmer l'importance croissante de disciplines comme la cyberstratégie et la cybertactique sur lesquelles ce blog reviendra.


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