lundi 6 octobre 2014

Le bon cru des 14ème Assises de la sécurité à Monaco

Les 14ème Assises de la sécurité de Monaco viennent à peine de s'achever que, déjà, l'heure d'un premier bilan partial (1) et personnel a sonné. Tandis que le bilan de l'édition précédente avait pu en troubler (2) certains et certaines, disons le d'emblée : cette édition se révèle un bon cru.


La loi de programmation militaire (LPM) 2014/2019 et ses "dispositions relatives à la protection des infrastructures vitales contre la cybermenace " (chapitre IV) adoptées en décembre 2013 (3) n'y étant sans doute pas complétement étrangères. Du discours d'ouverture des Assises par Guillaume Poupard, récent "nouveau" directeur général de l'ANSSI, en passant par les allées du salon jusqu'aux échanges en petit comité, "LPM" "OIV" (4) et "détection des incidents" (de sécurité) firent le tiercé gagnant monégasque. Si les deux précédents années ont marqué une inflexion puis une prise de conscience avérée par de nombreux décideurs, politiques comme responsables d'entreprises, nul doute qu'aujourd'hui l'introduction de mesures réglementaires accélère un processus irréversible. Un prochain article développera d'ailleurs les écueils qui attendent les pouvoirs publics sur ce dossier.

Mais restons sur le Rocher pour souligner que si les conférences ont naturellement été diversement appréciées, plusieurs observateurs ont relevé la retenue de la plupart des intervenants en matière de discours marketing et de martelages produits plus ou moins subtils. Une amélioration substantielle qui a le mérite de redorer un niveau qualitatif bien abimé ces dernières années. J'ai personnellement pu assister à deux keynotes et retiendrait uniquement celle du docteur Laurent Alexandre concernant le "hacking du cerveau" (5). C'est devant un demi-millier de participants que L. Alexandre s'est livré à un show oscillant entre informations fascinantes et provocations inutiles voire, pour certaines, éthiquement limites.

Enfin, nul doute que l'intérêt principal, sinon unique, de cet événement demeure la concentration en un seul lieu de l'ensemble de la communauté SSI/cybersécurité française et francophone. Subitement, les rendez-vous impossibles depuis 6 mois se réalisent au détour d'une allée ou autour d'un café. De nouvelles rencontres, toutes plus passionnantes les unes les autres, se produisent au gré des amitiés professionnelles voire personnelles et la diaspora cyber française se révèle riche de dynamisme, de talent mais aussi de simplicité chaleureuse. Dans un contexte économique et international morose et anxiogène, cette 14ème édition des Assises de la Sécurité se révèle être tout simplement une belle éclaircie qu'il faut souhaiter contagieuse aux autres secteurs d'activité.


(1) car non exhaustif du fait de l'impossibilité d'assister malheureusement à toutes les conférences et aux keynotes. N'hésitez pas à laisser vos impressions en commentaire.
(2) choquer serait même plus juste, l'analogie avec l'échouage du "Costa Concordia" m'ayant été quasi reprochée. J'assume et persiste pourtant en ce qui concerne l'édition 2013... 
(4) les "opérateurs d'importance vitale" sont les "opérateurs publics ou privés qui participent [aux] systèmes [d'information] pour lesquels l'atteinte à la sécurité ou au fonctionnement risquerait de diminuer d'une façon importante le potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation".

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